RAPPORT DE VOYAGE du mois de JANVIER 2018

 

voyage au Burkina 2018 Rapport Vf

Ce voyage de janvier 2018 est le dernier réalisé à date de novembre 2020. L’insécurité grandissante nous a interdit, en effet et à notre grand regret,  de retourner au Burkina Faso. La confiance que nous avons dans notre solide réseau local nous permet heureusement de continuer nos actions d’aide et de développement auprès des populations. Nous  maintenons le rapport détaillé de ce voyage sur notre site en dépit de son ancienneté parce qu’il  illustre bien  comment nous gérons nos opérations sur le terrain,  ainsi qu’à distance car nous maintenons toujours  une excellente relation avec nos partenaires Burkinabés. 

                            Rapport du voyage au Burkina du 24 janvier au 11 février 2018

  Présentation liminaire

Nous avons repris la tradition de notre voyage annuel au Burkina en nous y rendant fin janvier. Ceci nous permet de vérifier les réalisations récentes ou en cours et de voir la pertinence de nouveaux projets sur le terrain.

Ce voyage a été effectué par Michel Vandier, président, Denis Lemarchand, trésorier, et Colette Durand, secrétaire générale. Colette n’est restée que 8 jours, partagés entre le Monastère de Koubri et Ouagadougou en participant à toutes nos rencontres sur les deux derniers jours passés dans la capitale du Burkina.

Nous avons parcouru, Michel  (le chauffeur) et Denis, 3100km dont un millier environ sur de larges  pistes rouges  et sur d’étroites pistes serpentant au milieu d’épineux pas toujours faciles à contourner, à bord d’un Mitsubishi Pajero de location, sans aucun problème.

Le pays nous a semblé calme d’un point de vue sécuritaire et nous n’avons jamais perçu la moindre menace. L’Etat Burkinabé n’a pas lésiné sur le déploiement des forces de police et de gendarmerie, et l’on est arrêté et contrôlé tous les trente kilomètres environ. Nous n’avons pris aucun risque, en évitant les zones déclarées dangereuses par le Ministère des Affaires Etrangères, et en ne conduisant pas après le coucher du soleil. Par contre, nous avons constaté une agitation sociale importante avec plusieurs grèves, notamment dans l’éducation nationale. Le gouvernement a en effet suscité des espoirs qu’il est bien en peine de satisfaire, faute de ressources budgétaires.

Notons enfin que la saison des pluies 2017 a été très mauvaise sauf dans quelques endroits. Nous avons pu ainsi constater que le niveau des réserves d’eau était anormalement bas pour la période de fin janvier et que la  « soudure » entre  les deux saisons en termes de nourriture et d’approvisionnement en eau risque d’être particulièrement délicate. Nous ne serions pas étonnés de recevoir quelques appels à l’aide.

Nous concernant directement, notre association et ses projets, dans l’ordre, disons que la première de nos préoccupations concernait les 5 forages et 50 latrines dans la région de Fada N’Gourma à 300km à l’est de Ouagadougou. Ce projet est en cours d’achèvement et nous allons dans les jours qui viennent envoyer le point précis de la situation au Fonds Eau du Grand Lyon après clarifications en provenance de l’Ocadès et de Bera. Bera est un Bureau d’étude et de recherche appliquée, et l’OCADES, un Office Catholique pour le Développement et la Solidarité, tous deux, parties prenantes dans ces 5 forages et 50 latrines.

Le second sujet était l’établissement scolaire de Goundri (à Ouagadougou) et ses extensions futures. Nous avions besoin de visibilité dans ce dossier où nous sommes trois acteurs ; la direction de l’école Le Partenariat, la Fondation allemande Tua Res et nous-mêmes.

En troisième place, vient le Centre de soins de Kantchari où l’avenir nous semblait imprécis et semé de nuages, le récent changement de la politique de santé du Burkina ne nous facilitant pas la tâche.

Nous voulions partager avec vous ces quelques soucis, mais aussi les grands motifs de satisfaction que nous avons rencontrés :

A Diabo, le très grand potager collectif créé il y a 15 ans environ toujours dans un état impeccable,

A Kordié et alentours avec les micros projets de l’abbé Emile Bationo : atelier de soudure, maraichages, programmes d’alphabétisation,

Au Mont Sion avec les ateliers de tissage et de couture, les classes d’alphabétisation,

A l’école Bellarmin de Puytengua où nous avons vu les locaux terminés et occupés,

Vous trouverez au fil de ce compte rendu les différents projets qui nous ont été présentés, la plupart sont encore en cours de chiffrage chez nos partenaires. Nous avons été convaincus par l’importance de la formation professionnelle, l’enseignement général ne préparant guère les jeunes à prendre un emploi, et des projets sont en cours  avec la Sainte Famille de Fada, et le Centre des métiers de Tenkodogo. Nous n’avons jamais autant qu’au cours de ce voyage, évoqué ce sujet qui sur le fond, permet de donner à la jeunesse burkinabée un avenir dans son propre pays au lieu d’aller en chercher un en Europe.

                                                           Le voyage au quotidien

Mercredi 24 janvier: Arrivée

Arrivée à l’aéroport de Ouagadougou où Sœur Blandine nous attendait. Nous louons le Mitsubishi Pajero à l’agence en face de l’aéroport, et suivons ensuite Sœur Blandine dans la nouvelle voiture qu’Amitié et Développement lui avait offerte. Nous logeons au Centre d’accueil Marie Immaculée géré par les Sœurs SIC (Sœurs de l’Immaculée Conception).

Jeudi 25  janvier: Fada , les forages; les latrines

Départ pour Fada, distant de 300km, dès la première heure. Visitons avec François Bambara, animateur de l’OCADES deux des cinq forages financés majoritairement (80%) par le Fonds Eau de Lyon : Kouaré et Nagrée, forages réalisés en juin 2017.L’un de ces deux forages marche d’une façon pas entièrement satisfaisante, mais il est encore sous garantie de l’OCADES. Le second fonctionne à la perfection. Un panneau mentionnant OCADES, Amitié et Développement et Fonds Eau de Lyon sera apposé sur chaque forage. Comme d’habitude, nous demandons la distance du forage le plus proche, le nombre d’habitants et de têtes de bétail concernés – hors transhumants et usagers occasionnels – par ce forage ainsi que la composition du comité de gestion. Depuis ces installations, les maladies liées à l’eau et au manque d’hygiène ont considérablement diminué, les femmes ne sont plus obligées d’attendre la nuit pour faire leurs besoins dans la nature. Nous voyons également les latrines qui étaient installées avec ce forage. Ces dernières latrines ont été construites par l’OCADES avec l’aide des utilisateurs ; une formation a également été dispensée à la population avec une « boite à images » : schémas explicatifs du mode d’emploi de ces latrines avec les règles de propreté à respecter. Il y a, en effet, en brousse, une majorité de gens qui ne savent ni lire ni écrire.

Vendredi 26 janvier: Fada, les forages, les latrines sanplat

Arrivée au centre d’accueil Mariam Juali à Fada N’Gourma. Nous visitons les trois hameaux où les trois autres forages (sur les cinq du programme) étaient prévus : Karamama, Kiamou et Natiobani. Le premier fonctionne convenablement et la fin de la construction de la rigole et de l’abreuvoir est prévue dans les jours qui viennent (nous avons reçu, depuis notre retour en France, les photos montrant que c’était fait). Le second a la même « maladie » que celui de Kouaré, à savoir une interruption de l’approvisionnement en eau de 5 minutes toutes les 30 minutes. Pour ces deux forages qui ont rencontré des problèmes, les techniciens pensent avoir trouvé le remède en augmentant le nombre des tuyaux pour aller plus bas dans la nappe. Ils sont en cours d’installation au moment de la rédaction de ce rapport de voyage. Nous suivons la situation de près. Les femmes de Karamama nous remercient chaudement d’avoir construit ces latrines qui préservent leur intimité.

Samedi 27 et Dimanche 28 janvier: Fada, les forages et latrines;Diabo, le jardin potager

Après une longue piste cabossée et l’aide finale d’un motard qui a fait demi-tour pour nous escorter, nous arrivons au forage de Tantague /Diabo, partie d’un précédent programme. La réparation que nous avions demandée l’année dernière n’a pas été faite, mais la fissure de la dalle est stabilisée et il semble bien que, finalement, cette fissure soit moins problématique que prévu.Nous insistons cependant pour que les réparations soient faites d’ici la fin du mois de février, et François Bombaga prend le n° de portable du chef de village. En signe de reconnaissance, le chef du village nous offre un superbe bélier.  Le soir, nous sommes invités à la réunion des vœux de tout l’OCADES de Fada, ce qui est un grand geste d’amitié de leur part.  En quittant le forage, nous sommes allés dans la ville de Diabo où nous n’étions pas retournés depuis des années. Nous voulions voir la réalisation du grand potager collectif en contre bas d’une retenue d’eau utilisé pour alimenter plusieurs puits busés grâce à un mécanisme astucieux de différence de pression (pas de pompe) que notre association avait financé il y a de très nombreuses années (une quinzaine d’années environ). Nous avons pu voir avec grande satisfaction que le potager existait toujours et dans un état d’entretien impeccable avec le système d’alimentation en eau provenant de la retenue fonctionnant  parfaitement. C’était vraiment encourageant de voir cela!

Lundi 29 janvier: Fada, réunion projets OCADES; Kantchari dispensaire centre nutritionnel, maternité

Visite à l’OCADES de Fada. A l’ordre du jour : présentation de l’équipe, actions en cours illustrées par un projecteur : forages, sensibilisation de la population, formation, puis rapprochement entre virements A&D et sommes reçues par l’OCADES. Les explications nécessaires sont données. Tout doit être bien calé, avant la visite du Fonds Eau de Lyon prévue fin 2018, et surtout avant la seconde tranche : Explications du rôle des mairies et des directions régionales, des comités points d’eau, des comités villageois de développement et des associations d’usagers de l’eau. Ces différents organismes essaient de maintenir une répartition équitable des forages sur le territoire. L’OCADES essaie de donner la priorité aux équipements pour les plus vulnérables. Nous attendons fin février la proposition de l’OCADES pour un nouveau programme de forages et de latrines similaire à celui qui est en cours d’achèvement.

Par ailleurs, il nous a été présenté en détail un projet de production, de fabrication et de commercialisation d’eau potable en sachets d’un montant de 11 350 000F (environ 17K€) qui contribuerait notamment à l’équilibre financier du CREN de Kantchari. L’eau viendrait du forage du Centre de soins de Kantchari. Nous nous posons des questions cependant sur l’existence d’un vrai marché et sur le  mode de distribution.

Dans l’après-midi, nous rejoignons justement Kantchari avec l’abbé Landry, secrétaire général de l’OCADES de Fada pour visiter le dispensaire/centre nutritionnel et maternité qui a été construit en grande partie grâce à l’aide d’Amitié et Développement.

Comme vous le savez, nous sommes là à 20km de la frontière du Niger et la prudence est de rigueur. Alors que le secteur était totalement sûr il y a seulement trois ans, maintenant, Kantchari est situé à la frontière de la zone rouge à éviter. C’est bien regrettable.

Par ailleurs, pour d’autres raisons,  la situation du Centre nous préoccupe quelque peu, l’Etat burkinabé ayant décrété récemment la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans. Cette décision a éloigné du Centre des mères avec des enfants malnutris, ainsi que des futures mères souhaitant accoucher au Centre. ACF (Action contre la Faim) prenait précédemment en charge une partie du coût des médicaments, et maintenant que les soins sont gratuits, ce n’est plus le cas bien évidemment et les villageois ont déserté le Centre. Il y avait 260 malnutris en 2016, et seulement 124 (et deux décès) en 2017. De plus, il y a une pénurie de médicaments car l’Etat burkinabé n’a pas les moyens de sa politique de gratuité : Il ne paye pas les dispensaires pour les médicaments consommés et les étagères restent vides. Tout serait soigné au  paracétamol, seul médicament qui resterait… En 2017, il y a eu 213 consultations  prénatales et seulement 38 accouchements.

La maternité financée entièrement par une association espagnole Manos Unidas est flambant neuve, et nous avons pu l’abbé Landry, Michel et moi y coucher sans être dérangés par aucun cri de nouveaux nés ! La baisse est aussi sensible au dispensaire : 3900 malades en 2017 contre 4900 l’année précédente. Bref, cette chute brutale sera certainement suivie d’une longue remontée.

Nous avons une demande d’un échographe, la région étant dépourvue de service échographie, et les malades devant aller jusqu’à Fada. Autre demande : un incinérateur pour les médicaments d’un coût de 2 500 000 F.

Le jardin potager a été abandonné parce que le salaire du jardinier (25000 F /Mois) excédait le montant des ventes de légumes à l’extérieur. Par contre, les Sœurs ont gardé pour leur consommation un jardinet très bien tenu.

Enfin les recettes du Centre provenaient pour 75% de la vente de médicaments : 18 millions sur 24 millions et nous avons donc une double question : ces ventes vont-elles continuer et la baisse de fréquentation n’est-elle que provisoire la population réalisant que le coût n’est qu’un des facteurs à prendre en compte, la qualité des soins et de l’accueil restant essentielle ?

Mardi 30 janvier: Kantchari, Fada, parrainage fillette, formation professionnelle

Nous visitons, comme tous les ans,  un forage installé à Kantchari en 2012, tout près du centre bourg. Nous rencontrons la même situation qu’en janvier dernier, à savoir tuyau cassé entre l’abreuvoir et le puits perdu. L’eau stagnante et le sol boueux sont des vecteurs de maladies.

Voyant notre mécontentement, une fillette de 8/10 ans environ, dont le regard pétillait d’intelligence, se propose d’aller chercher une adulte compétente. Quelques minutes plus tard, la fillette revient avec sa tante. Nous lui faisons part de notre mécontentement et la tante présente ses excuses, promettant de faire faire la réparation rapidement.

Nous nous demandions, l’abbé Landry, Michel et moi, pourquoi cette fillette n’était pas scolarisée. La tante nous répond qu’elle lui a été confiée par sa sœur dans la brousse, qu’elle a régularisé son état civil et qu’elle l’aide à la maison. En creusant un peu, nous apprenons que les quatre cousins, enfants de la tante vont, eux, à l’école pendant que la nièce de la brousse fait toutes les corvées. Nous insistons auprès de la tante pour qu’elle inscrive Balkissa à l’école. La tante est d’accord, après un coup de fil aux parents. Elle est « le père et la mère » de la fillette nous dit-elle. L’abbé Landry téléphone au Directeur diocésain de l’enseignement catholique pour qu’il appuie notre demande auprès du directeur de l’école du Sacré Cœur de Kantchari, Michel Nikiema. Nous emmenons la fillette et sa tante à l’école. Le directeur est d’accord pour la prendre en CP1 en cours d’année et nous prendrons en charge les frais de scolarité (uniforme, fournitures scolaires…) pour 2 ans, soit 60 000FCFA (90€). Quelle rapidité, et quelle satisfaction de pouvoir donner sa chance à une fillette.

Ce sera peut-être la chance de sa vie, qui sait ? Les dernières nouvelles disent qu’elle s’est bien adaptée à l’école, le défi étant que sa tante la laisse travailler chez elle et ne la submerge pas d’activités domestiques rendant inutile sa scolarisation… un suivi sur place par l’école a été mis en place pour veiller à cela.

En fin d’après-midi, après un trajet de 200 kms, nous rendons visite au Frère Albert Sandwidi, directeur du centre de formation Sainte Famille à Fada. Il s’agit d’un centre de formation technique et d’enseignement général. De la 6ème à la 3ème, puis BEP en 2 ans, puis 2 ans pour le bac technique. En tout, 300 élèves dans l’enseignement général, et 300 élèves dans la formation technique (électricité, maçonnerie, bâtiment, électrotechnique).

Quelle est la situation ? Il manque de bons techniciens au Burkina, alors que les parents poussent leurs enfants vers l’enseignement général, en pensant les orienter vers l’Université et plus tard un poste de fonctionnaire. Deuxième élément : le coût annuel d’un élève de l’enseignement technique est de 145000FCFA, à comparer aux 88 000FCFA pour un élève de l’enseignement général. Le directeur va nous présenter un projet pour une section plomberie et une section mécanique deux roues, spécialités pour lesquelles il n’y a aucune école spéciale à Fada.

Le soir, dîner chez Mgr Pierre Claver Malko avec un couple allemand à la tête d’une fondation, venus avec leur interprète (membre de Missio, organisme allemand de développement pour l’Afrique de l’Ouest) signer une convention pour la création d’un groupe scolaire.

Mercredi 31 janvier: Tenkodogo, prison

Nous prenons la route le matin pour aller de Fada à Bittou en passant par Koupéla. Le route entre Fada et Koupela est partiellement en cours de réfection mais reste en très mauvais état depuis l’année dernière.

Nous nous arrêtons à Tenkodogo, sur la route à 40Km de Bittou où nous rencontrons pour la première fois le nouveau Secrétaire Exécutif de l’OCADES de Tenkodogo, l’abbé Mathieu Balima qui succède à l’abbé Sanswidi avec qui nous étions en relation depuis des années. De l’avantage  de travailler avec des organisations structurées comme les OCADES ou les paroisses car les hommes changent mais les structures demeurent … et les projets ou réalisations sont toujours suivis.

Justement, l’année dernière, nous avions financé l’installation d’un jardin potager de la prison de Tenkodogo que nous avions vu en parfait état de fonctionnement: château d’eau, arrosage en goutte à goutte, culture sous tunnel plastique… mais qui, cette année,  n’était plus que l’ombre de lui-même ! En cause, le changement de directeur de la prison qui nous a laissé une impression mitigée surtout comparé au précédent qui était très bien, la panne du château d’eau, le manque d’entretien du goutte à goutte. Nous espérons que cet état des choses sera bientôt réparé. « Nos portes vous sont toujours ouvertes » nous a dit le directeur de la prison !

Dans l’après midi, nous reprenons la route pour arriver à Bittou, où nous passerons la nuit. C’est la ville où se trouve le fameux collège/lycée et foyer de jeunes filles et aussi quelques forages à visiter.

Jeudi 1er février: Bittou, collège , lycée, forages

Nous commençons la journée par la visite du forage de Lallin situé à environ 40km de Bittou et mis en route en 2017 grâce à la contribution de la Fondation Obélisque. Le forage marche bien, seuls manquent les plaques de béton pour recouvrir le puisard. Les villageois nous disent qu’ils n’avaient pas d’instruction pour achever ces travaux. Les villageois nous présentent le comité de gestion, le représentant du maire et la trésorière. Aucune panne depuis la mise en route. Il y a 100 000F (environ 150€) en caisse pour régler une éventuelle intervention d’un technicien. Les cotisations sont de 1000F par an et par famille. La mission (catholique) a été installée en 1983, et une nouvelle mosquée vient d’ouvrir, financée par les Emirats Arabes Unis, dans ce hameau musulman à 90%. Profitons-en pour dire que nous insistons à chacune de nos visites sur l’accession du forage à tous sans distinction de religion et de race ; si le débit est suffisant, il est également accessible aux animaux du hameau et des alentours, moyennant une cotisation.

Visite à Gnandin du 2ème forage qui a près de 10 ans maintenant, entouré de nombreux enfants non scolarisés, et d’un très grand nombre d’animaux. Heureusement, le débit est très grand : 20 mètres cube/heure. Déjeuner au presbytère avec l’abbé, le curé étant parti en médiation avec les autres notables, un médecin ayant agressé un infirmier…

Visite du collège Le Précurseur l’après midi, où nous vérifions que les livres financés par nous sont bien utilisés. Ce qui est le cas et nous avons la confirmation du fait que cela facilite considérablement le travail des lycéens.

Diner le soir dans les locaux de l’évêché de Tenkodogo, nous sommes reçus et hébergés par Mgr Prosper Kontiebo, premier évêque de la congrégation italienne Sainte Camille. Ambiance très joyeuse avec les membres d’une association italienne et des religieuses venant des quatre coins du monde.

Vendredi 2 février: Tenkodogo, formation professionnelle

Le matin, avec le secrétaire exécutif de l’OCADES de Tenkodogo, l’abbé Matthieu, nous visitons le Centre des métiers, financé par les italiens très liés à Ste Camille (l’évêque est Camillien). Ce Centre comprend six bâtiments tout neufs attendant eau, électricité et… élèves. Ces installations doivent servir à la formation de jeunes à différents métiers « en tension » installateurs de panneaux solaires,  mécanique, et soudure métallique. Ce projet concernerait 15 à 20 jeunes. Nous trouvons qu’il faudrait optimiser ces infrastructures, et l’abbé Matthieu nous présentera un projet pour fin mars. Nous sommes à la fois séduits par un projet concernant justement la formation professionnelle mais aussi assez hésitants car nous n’avons pas été partie prenante au départ, que l’électricité et l’eau ne sont pas encore amenées et c’est un projet pour lequel d’autres contributeurs avec plus de moyens pourraient être envisagés.

L’abbé Matthieu nous présentera dans le cadre de l’OCADES de Tenkodogo plusieurs autres projets : forages, château d’eau, cantine pour deux écoles et enfin magasin de stockage de denrées alimentaires de première urgence.

Puis nous quittons Tenkodogo pour aller à Pouytenga rendre visite à l’école Saint Robert Bellarmin où nous recevons comme chaque fois un accueil très chaleureux. L’année dernière, pour des raisons de blocage financier entre l’Etat et l’Eglise sur le financement du primaire (l’Etat ne paye pas ce qu’il doit), les ouvertures de classe de primaire n’avaient pas été autorisées et le bâtiment financé en grande partie par l’association Talents et Partage était pratiquement vide. Nous avons expliqué que nous ne pouvions accepter cette situation et la solution a été trouvée et mise en place: des classes de 3ème du collège situé à environ 5km de l’école devaient être ouvertes et le bâtiment n’existait pas. Au lieu d’en construire un  nouveau, il a été décidé de déménager les classes de 6ème et 5ème à l’école primaire libérant ainsi la place pour les classes de troisième… et occupant le bâtiment vide de St Robert. Michel remet à la directrice, comme tous les ans, les 160 000F provenant du bol de riz de l’école de Briare dans le Loiret avec qui St Robert est jumelée… Déjeuner sur place avec la sœur directrice et la communauté des sœurs.

Retour vers Ouaga. Diner avec Frederic et Jean Ouedraogo de l’école de Goundri à Ouaga, puis nous filons accueillir avec grand plaisir Colette Durand à l’aéroport et la conduisons au centre Cami pour y passer la nuit.

Samedi 3 février: Kordié, atelier de soudure

Nous laissons tôt le matin Colette Durand aux bons soins des Bénédictines de Koubri chez qui elle séjournera pour quelques jours pendant lesquels nous, Denis et Michel, continuerons notre voyage.  Nous partons donc très vite vers Koudougou où nous devons retrouver l’abbé Bationo, curé de Kordié et des villages environnant au Centre Unitas que nous soutenons sur de nombreux micro projets. Nous faisons notamment le point avec lui sur l’atelier de soudure. Pour rappel, nous avions financé du matériel pour l’équipement de cet atelier et avions fait une avance remboursable grâce aux recettes de l’atelier. Promesse tenue : l’abbé Emile nous transmet une enveloppe de 395 620 F (environ 600€). Il faut noter ici le fait que l’engagement a été respecté alors que ce n’était pas si évident car cette somme, là-bas, est significative. Un solde équivalent doit nous être versé en janvier 2019. L’activité de l’atelier reste bonne avec des hauts et des bas, bien sûr, mais globalement cela tourne. Cet atelier emploie 4  jeunes de Kordié et l’objectif a été atteint.

Dimanche 4 février: Kordié, moto pompes, alphabétisation

Messe à Kordié, suivie d’un déjeuner au presbytère avec l’abbé Emile et son jeune vicaire puis, dans l’après midi,  la visite de Godaa où nous avons pu voir le bâtiment construit grâce au soutien de l’Association Talents et Partage (qui nous avait déjà aidés pour le bâtiment scolaire de St Robert Bellarmin à Pouytenga) pour le  programme d’alphabétisation en langue locale, le jenglé. Cours où viennent hommes et femmes, ce qui est une prouesse de l’animatrice Edith. Dans ce village, 80% des enfants ne sont pas scolarisés. Un programme alpha, c’est-à-dire apprentissage de la langue française à partir des acquis de l’alphabétisation suivra. Le programme commencera en novembre prochain. 44 enfants sont inscrits pour le moment. Nous avons également remis aux villageois trois pompes financées à 85% par nous et 15% par eux.

Le soir, dans un restaurant tenu par un français, celui-ci nous fait un aperçu de la situation morose du pays : mauvaises récoltes des trois dernières années, paysans obligés de manger dès maintenant leurs réserves, peuhls islamisés de plus en plus, milices…

Lundi 5 février: Diebougou, formation des filles, enfants de la rue

En route vers Diébougou, où nous sommes attendus par la sœur Solange, supérieure des Servantes de l’Evangile et de la Mission (SEM) et vieille connaissance de Michel, et la sœur Séraphine, responsable du Mont Sion, nom du centre d’accueil. 32 filles y sont scolarisées, dont 4 sont reparties depuis le début de l’année scolaire pour différents motifs : maladie, grossesse, manque de motivation, absence de carte d’identité. De nouveaux ateliers de tissage et de couture ont débuté. A ces activités s’ajoutent des cours d’alphabétisation, ainsi qu’un enseignement portant sur l’agriculture, l’élevage, la gestion d’une ferme et la cuisine.

Le soir, nous rendons visite à Mgr Raphael Dabiré, l’oncle et le parrain d’ordination de l’abbé Laurent Somda. Ce dernier, Frère de Saint Vincent de Paul, termine ses études à Paris, à la Sorbonne et la Catho mais revient tous les ans au Burkina pour s’occuper pendant plusieurs mois des enfants des rues dans la région de Bobo Dioulasso (extrême Ouest du Burkina). Monseigneur nous parle de plusieurs projets qui lui tiennent à cœur : une communauté pour les enfants de rues de Diébougou, projet sur lequel il réfléchit avec l’abbé Somda, forages sur une zone multiconfessionnelle autour de Bouni. Ces projets seraient suivis par le tout nouvellement nommé responsable de l’OCADES de Diébougou, l’abbé Bernardin Somé.

Mardi 6 février: Tovor, forage; Diebougou, formation des filles de la brousse

Petit déjeuner à la maison Généralice des sœurs, puis route vers le village natal de l’abbé Laurent Somba à Tovor, à environ une quarantaine de kilomètres de Diebougou, qui attend depuis longtemps un forage. Visite des puits busés existants et accueil chaleureux par la famille au complet de Laurent Somba. D’après elle, il y a 5 à 800 personnes concernées, et les puits busés existants sont dangereux, un enfant étant déjà tombé dans l’un de ces puits. Surtout, ces puits busés, peu hygiéniques, n’ont pas la capacité suffisante pour faire la soudure entre deux saisons et cette année moins que jamais. Le niveau de l’eau dans les puits était à zéro ou déjà très bas.

Au retour de ce hameau, nous nous apercevons cependant qu’il existe un forage public avec apparemment un bon débit à seulement environ un kilomètre de là et qu’une charrette avec un âne ou un tricycle à moteur pour transporter l’eau pourrait être une solution ! Environ 9 fois moins cher. Rappelons que nous classons les demandes de forages, comme l’OCADES, selon plusieurs critères : distance du forage le plus proche, nombre d’habitants concernés et éventuellement nombre de têtes de bétail. Nous allons donc nous renseigner sur le statut technique et juridique (à qui appartient-il, accès) et voir ainsi si un nouveau forage est réellement nécessaire. Nous avons rencontré à Paris, tout récemment, l’abbé Laurent Somda (qui doit y finir sa thèse fin Juin avant de retourner pour de bon au Burkina) et qui va s’en occuper.

L’après-midi, nous partons à nouveau vers le Mont Sion pour voir les nouveaux locaux et les nouveaux équipements acquis pour les ateliers de couture et de tissage. Les 24 élèves suivent le mardi et le jeudi des cours d’alphabétisation, et les autres jours de la semaine, elles suivent les cours de tissage, de couture et d’élevage. La sœur Perpétue est très contente de ses élèves et elle nous montre des réalisations du premier trimestre, et est confiante pour l’avenir de ses élèves après trois ans de cours.

Nous retrouvons Monseigneur Raphael Dabiré pour faire le point sur les trois projets : forage à Tovor (village de l’abbé Laurent), forages dans la région de Bouni, et accueil des enfants des rues.

Michel explique que nous souhaiterions que le plan de tous ces forages passe par l’OCADES de Diebougou (comme avec l’ OCADES de Fada)  pour une approche coordonnée, s’inscrivant dans un plan plus général, avec des maîtres d’ouvrage délégués, et impliquant  les Pouvoirs Publics au niveau de l’information, en tous les cas.

Mercredi 7 février

Petit déjeuner avec les sœurs Solange et Séraphine qui nous présentent un certain nombre de projets chiffrés : véhicule pour leurs déplacements vers le Mont Sion, construction d’un réfectoire, augmentation de leur capacité d’accueil…

Dans l’après-midi, retour vers Ouaga, distant de 300km. A la hauteur de la forêt des deux Balé, nous voyons subitement à 15 m de notre véhicule un troupeau de 15 éléphants assez pacifiques finalement…

Jeudi 8 février: Ouagadougou, Bera; Koubri , spiruline,

Réunion chez BERA avec Yacouba Traoré, directeur général. Je rappelle que BERA est spécialisé en hydraulique urbaine et assainissement, ainsi qu’en hydraulique villageoise et pastorale. Malheureusement Justin Liomba, l’homme qui suivait le dossier forages est absent ! Nous réglons quelques problèmes de facturation entre l’OCADES, Bera et nous. Nous insistons de nouveau sur la nécessité d’achever très rapidement ce programme.

Nous prenons la route juste après ce rendez vous pour nous rendre au monastère des Bénédictines de Koubri pour y retrouver Colette Durand. Nous déjeunons avec Philippe Romain, conseiller financier des moines et sœurs bénédictins, ainsi que Lévi Kabiré ingénieur en architecture solaire. Un projet de panneaux solaires pour tous les bassins de spiruline doit nous être soumis.

Vendredi 9 : Ouagadougou: Ecole Goundri, Tua Res

Nous visitons tous les trois  l’école Le Partenariat de Goundry. Rappelons que Tua Res a retenu Goundri pour mener un programme important de scolarisation de filles appartenant à des milieux très pauvres dans l’enseignement secondaire. Nous accompagnons l’école dans ses investissements, bâtiments tables, bancs etc…) puisqu’elle doit accueillir toutes les classes du secondaire. Nous découvrons ainsi l’élévation du tout nouveau bâtiment, l’un des plus gros investissements réalisés pour l’école. Les panneaux solaires qui devaient, d’après Frederic, alimenter la salle des ordinateurs (et toutes les autres salles de l’école) ne sont plus dans le programme de Tua Res. Le rez de chaussée est terminé et déjà occupé et il faudra construire l’étage cette année, normalement. Pour information, les effectifs des classes sont les suivants : Il faut savoir que plusieurs classes ont un effectif proche de la centaine d’élèves, ceux -ci étant trois par banc sur la même table.

CP1 : 77 élèves dont 42 garçons et 35 filles

CP2 : 97 élèves dont 51 garçons et 46 filles

CE1 ; 85 élèves dont 41 garçons et 44 filles

CE2 :81 garçons dont 48 garçons et 33 filles

CM1 :139 élèves dont 68 garçons et 71 filles

CM2 : 123 élèves dont 65 garçons et 58 filles

Total primaire : 602 élèves dont 315 garçons et 287 filles

6ème : 85 élèves (garçons +filles) dont 34 Tua Res 5ème :43 élèves (garçons +filles) dont 13 Tua Res 4ème :78 élèves (garçons +filles) dont 55 Tua Res

3ème A : 50 filles dont 50 Tua Res

3ème B : 42 filles dont 9 Tua Res

Total collège : 298 élèves dont 161 Tua Res.

Frederic souhaite prendre en charge les filles en difficulté en fin de CM2 et les mettre à niveau pour le collège, et augmenter le nombre d’élèves de 6ème parrainées par Tua Res.

Nous nous rendons ensuite dans les locaux de Tua Res Burkina où nous sommes reçus par la directrice américano-burkinabé, Alexice Tô-Camier. Celle-ci nous annonce que Tua Res est actuellement en période de réflexion sur ses actions en cours. Une grille d’évaluation doit être créée et cela ralentit le développement. D’autre part, il y a eu une incompréhension entre Le Partenariat et Tua Res sur l’outil informatique. Frederic pensait que cette classe d’informatique allait être installée dans les locaux neufs, alors que Tua Res avait l’intention de créer hors du périmètre de l’école un Espace pour filles où celles-ci pourraient faire la pause entre 12 et 15 heures, s’initier à l’outil informatique et consulter une psychologue scolaire. Tua Res recherche donc un terrain et /ou un bâtiment à proximité de l’école.

Plusieurs projets à examiner :

Une infirmerie avec un agrément pour vendre des médicaments. Cela concernerait presque mille élèves,

L’achèvement des travaux du nouveau bâtiment, pour accueillir les classes de 2èmeA et 2èmeB, le renouvellement des bancs.

Samedi 10 février : Ouagadougou: Ecole Goundri; maison des Soeurs âgées

La matinée est consacrée à nouveau à Goundri où nous avons été conviés à une grande fête avec danses et discours de tous les responsables (association de parents d’élèves entre autres) pour exprimer à notre association leur gratitude. Des costumes traditionnels nous ont été offerts à tous les trois et ce fût un franc succès.

Visite l’après-midi avec la sœur Odile de la maison de retraite des sœurs SIC âgées : 34 sœurs aidées et accompagnées par quatre plus jeunes sœurs et cinq jeunes filles vivant, elles, dans des conditions indignes. Nous pensions que le budget alloué à cette maison de retraite allait servir à améliorer leur condition de vie, mais la Soeur responsable du budget s’est trompée dans ses dossiers et a utilisé l’argent à rénover, pour les aumoniers et la famille des religieuses,  la maison de passage… comme quoi personne n’est à l’abri d’une erreur.

Au retour, le pompiste se trompe de carburant et au lieu de verser du gazole, il verse de l’essence ! Nous passons une heure trente à la station en attendant la vidange complète du réservoir.

Après le diner au Centre CAMI avec la sœur Blandine, nous avons plusieurs messages d’Air France repoussant à chaque fois le décollage de notre avion qui arrivera à Paris à 14h au lieu de 6 heures du matin !

Que retenir de ce voyage ?

Il est nécessaire de se rendre sur place pour bien vérifier le bon usage de nos aides ainsi que la pertinence des projets présentés. « Le diable se niche dans les détails » et seule la présence sur place permet de dénicher tous les diablotins. C’est ainsi que l’année dernière, nous avions pu voir que le bâtiment de l’école primaire de St Robert était vide et que nous avons pu prendre les mesures nécessaires pour que cela ne soit plus le cas pour cette année. Cela nous permet aussi de faire la connaissance de nos interlocuteurs, de nouer des liens d’amitié profitables pour tout le monde.

Vous aurez constaté aussi que le réseau d’Amitié et Développement passe beaucoup par les organismes de développement économique de l’Eglise catholique et par de simples paroisses. Nous le faisons parce que nous considérons que ce réseau est non corrompu, très professionnel et pérenne. Rien n’est plus frustrant que de voir un projet mené par un seul individu qui change de fonction ou de lieu d’habitation avec pour conséquence de voir le projet tomber à l’eau et nous sommes un peu méfiants vis à vis du monde politique. Amitié et Développement n’a jamais demandé l’intervention d’un politique, ministre ou député. Si cela doit se faire, cela passe par les OCADES et nous restons totalement extérieurs.

Le réseau que nous utilisons est très structuré et solide et surtout,  tout est géré de manière totalement neutre en termes de genre, d’ethnies et de religion. L’accès des forages, des puits, des écoles est ouvert à tout le monde. Et d’un point de vue sociologique et économique, ce réseau est particulièrement bien positionné pour faire évoluer patiemment mais sûrement, année après année, les mentalités notamment pour donner à la femme la place qui lui revient.

Le Burkina évolue dans le bon sens, on le voit année après année même s’il n’est malheureusement pas à l’abri de turbulences sociales et politiques qui pourraient devenir sévères.

La situation économique actuelle est difficile, avec beaucoup de revendications et peu d’argent à offrir. Les différences sont énormes entre les villes (bien qu’elles ne soient pas épargnées par la misère urbaine comme celle que nous voyons à Goundri (Ouagadougou) ) et la brousse dans laquelle le niveau de développement reste très bas.

Les statistiques officielles, notamment celles liés à la scolarisation des jeunes sont à prendre avec beaucoup de prudence. Le secrétaire exécutif d’un OCADES rencontré cette année nous disait notamment qu’il ne croyait pas du tout aux chiffres de  80% ou plus de « primarisation » des jeunes au Burkina et que le chiffre réel était beaucoup plus bas. Ces données statistiques sont très politiques, en fait. De même, en matière de santé et d’hygiène.

Il reste que le principal défi du pays à court terme reste le défi sécuritaire. Tant que l’instabilité était limitée à l’extrême Nord du pays, cela allait à peu près mais maintenant elle couvre l’Est du pays et surtout Ouagadougou où il semblerait que les djihadistes puissent faire un peu ce qu’ils veulent. Tous les 6/ 8 mois un attentat à Ouaga maintenant… espérons que la force G5 Sahel va être efficace et surtout que le Burkina va se structurer pour reprendre le contrôle de la situation.

La dernière saison des pluies a été catastrophique, celle de l’année dernière n’ayant pas été très bonne aussi, ce qui fait que les réserves d’eau sont insuffisantes, et les agriculteurs se demandent avec angoisse si elles seront être suffisantes jusqu’à la prochaine récolte. Les grands problèmes concernent la désertification et la sécheresse ainsi que la pollution atmosphérique. Le pays peine à mettre en route un vaste plan de reboisement, une meilleure gestion de l’eau et un système de gestion des déchets.

Les projets que nous finançons sont souvent pluriannuels et, comme vous le constatez, la régularité des versements des membres d’Amitié et Développement est essentielle pour mener à bien notre action comme vous le constatez

Toutes nos réalisations ne sont possibles et ne pourront continuer sans votre aide.

Merci en tous cas d’avoir été jusqu’au bout de ce rapport de voyage détaillé.

Les administrateurs voyageurs, Colette, Denis et Michel.